What’s up en Asie – New Retail en Chine

RED LITTLE BOOK, LA STARTUP DU E-COMMERCE QUI CARTONNE

Xiaohongshu (Red Little Book) est un mélange entre Instagram, Pinterest et Amazon. La plateforme chinoise connaît une croissance fulgurante depuis sa création en 2014 et attire les gros investisseurs tels que Tencent et Alibaba.

Après avoir connu le succès en Chine, la startup commence à étendre son emprise à l’étranger.

Aujourd’hui dédiée au e-commerce et aux shoppeuses, la plateforme n’était à ses débuts pourtant pas tournée vers la vente en ligne. C’était alors un moteur de recherche de produits de mode. En peu de temps, elle a réussi à rassembler une large communauté (dont de nombreuses célébrités chinoises) et à cumuler les retours d’expériences.

Les utilisatrices se servent de l’application pour partager des avis sur les produits achetés à l’étranger, découvrir des marques de luxe, de mode et de cosmétiques et échanger des conseils d’achat et de style. Ce sont uniquement les marques étrangères qui sont concernées. Elles sont également notées sur leur qualité, une aide précieuse pour les acheteuses chinoises qui ont du mal à s’y retrouver entre les fausses marques et les attributs de chaque pays.

Red Little Book est appréciée des utilisatrices car contrairement aux réseaux sociaux populaires, WeChat et Weibo, elle leur offre la liberté d’afficher leurs achats sans spammer leurs amis et leur famille ou être jugées pour s’adonner à des activités frivoles.

Le contenu est donc généré par les utilisateurs eux-mêmes ainsi que par les KOLs (influenceurs) et présenté selon les sujets et intérêts favoris, allant de la beauté et du luxe aux voyages, aux aliments et boissons, et au fitness. 

La startup a très vite réussi à profiter de l’émulation qu’elle suscitait pour vendre ses articles. Grâce à sa communauté dynamique elle a pu mixer avec succès son modèle de forum de conseils et de notation de produits avec celui d’une plateforme de e-commerce. Le processus d’achat est facilité (une fois le produit idéal repéré, les utilisatrices peuvent directement l’acheter) et le résultat est sans appel : la vente d’un produit est conclu plus rapidement sur Little Red Book que sur les autres plateformes équivalentes!

Et les marques étrangères y trouvent leur bonheur. La plateforme s’assure de son efficacité en signant des partenariats avec des grandes marques japonaises, coréennes, américaines, françaises… Elle vend particulièrement bien les soins et les produits de beauté qu’il est difficile, voire impossible de trouver en Chine. De plus l’application n’est plus seulement utilisée par les chinoises de Chine, mais également au sein de la diaspora chinoise mondiale. Dernièrement elle a essayé de capter les utilisateurs masculins en proposant des articles et des vidéos sur l’entrainement physique et les soins.

 

LUCKIN COFFEE, LA STARTUP QUI COMPTE DÉTRÔNER STARBUCKS

Luckin Coffee est la chaîne de café chinoise en plein essor dont l’ambition affichée est de défier Starbucks. Ayant levé 150 millions de dollars américains lors de son dernier tour de financement  auprès d’investisseurs dont BlackRock Inc qui évalue l’entreprise à 2,9 milliards de dollars, elle a annoncé vouloir entrer en bourse aux Etats-Unis en 2019. 
Lancée en 2017, Luckin Coffee a connu une croissance impressionnante avec l’ouverture de 200 cafés au cours de ses 18 premiers mois et dit vouloir ouvrir 2500 cafés cette année afin de remplacer Starbucks comme la plus grande chaîne de cafés en Chine.
 
Le business modèle de Luckin Coffee repose sur l’ouverture en masse de points de ventes et une application qui permet aux utilisateurs de commander leur café et de se le faire livrer en moins de 18 minutes, avec de gros rabais promotionnels. Cette stratégie est onéreuse et coûte à l’entreprise 130 millions de dollars par an. Cependant elle pense pouvoir faire mieux que Starbucks qui a été déficitaire pendant 9 années consécutives sur le marché chinois avant qu’il devienne son marché le plus rentable. 

 

LES MINI PROGRAMMES DE WALMART, PLUS DE 10 MILLIONS D’UTILISATEURS CONQUIS

Le 10 septembre dernier, le géant international de la vente au détail, Walmart, a annoncé que le nombre total d’utilisateurs pour son mini-programme “Scan to Buy” avait dépassé les 10 millions.

Lancé en avril 2018, le mini-programme est l’équivalent d’une application mobile mais à l’intérieur de l’application WeChat et permet aux clients d’éviter les files d’attente à la caisse. Pour cela il suffit de de scanner les codes des produits et de payer directement en ligne. Les mini-programmes disponibles sur cette application sont aujourd’hui utilisables dans plus de 300 magasins Walmart, répartis dans plus de 50 villes en Chine.

Walmart a fait son entrée sur le marché chinois il y a 22 ans et, au cours des dernières années, la plus grande entreprise de vente au détail au monde s’est efforcée d’offrir des services de commerce électronique en coopérant avec des entreprises Internet.

Selon Ben Hassing, vice-président du commerce électronique et de la technologie de Walmart en Chine, la coopération stratégique entre Walmart et Tencent, l’entreprise à l’origine de WeChat, permet d’intégrer les ressources et d’offrir conjointement aux clients une expérience de magasinage en ligne et hors ligne plus pratique et fiable. Le fruit de leur collaboration, les mini-programmes, avec leurs 10 millions d’utilisateurs permet de faire concurrence à Alibaba et de surfer sur la vague du phygital.

Actuellement une nouvelles version de l’application est testée dans son magasin laboratoire Sam’s Club Now à Dallas. Avec cette version, les acheteurs ne devraient plus avoir à chercher les code-barres qui se trouvent sur l’emballage. Grâce à l’intelligence artificielle, au machine learning et à la  reconnaissance d’images, l’application est capable de reconnaitre les produits sans scanner leur code barre. Prochainement, le retailer aimerait pouvoir également introduire cette nouvelle technologie dans les scanners utilisés par les employés du magasin.

 

HEMA, LE SUPERMARCHE PHYSIQUE D’ALIBABA COMPTE DEJA 100 ENSEIGNES

En janvier 2016, Alibaba ouvrait son premier magasin physique, Hema Xiansheng (Hema). Aujourd’hui ce sont plus de 100 magasins qui se sont implantés dans le paysage chinois dans le cadre de la stratégie « New Retail » du géant. Avec cette enseigne, le groupe a voulu digitaliser l’expérience de shopping hors ligne.

Le magasin fait office de centre de distribution hyperlocal pour les livraisons de produits alimentaires dans un rayon de 3km. Les utilisateurs n’ont qu’à commander en ligne ou via l’application et les employés vont chercher les produits dans les rayons en 15 minutes ou moins pour pouvoir les livrer 30 minutes après la commande. Aujourd’hui ce sont 60% des achats de Hema qui sont réalisés en ligne, ce qui explique qu’il y ait plus d’employés en train de préparer des commandes, que de clients dans les rayons des magasins. Pour répondre à ces commandes une logistique précise traitant les données géographiques permet à chaque magasin d’executer plus de mille commandes par jour.

De plus, l‘engagement continu des clients étant un facteur clé pour réussir sur le marché concurrentiel chinois, Hema y répond en offrant aux utilisateurs de l’application une traçabilité des produits, des recommandations personnalisées et un confort d’utilisation.  Afin d’améliorer l’expérience client, des technologies ont été installées partout dans les magasins.

 

Expérience client, ce qui change :

  • Les prix affichés sont connectés à internet et évoluent en permanence en fonction de l’offre et de la demande.
  • Les codes QR affichés à côté des produits permettent aux consommateurs d’utiliser l’application Hema pour comprendre l’origine de leurs aliments, obtenir des informations sur le fournisseur, vérifier la traçabilité, les certificats de sécurité alimentaire, recevoir des recommandations similaires et même se voir proposer des recettes autour du produit.
  • Les paiements peuvent se faire via Alipay, grâce à un QR Code à scanner ou par reconnaissance faciale (si le consommateur a précédemment enregistré son visage dans Alipay).
  • Si les clients choisissent de ne pas utiliser de sacs plastiques, ils reçoivent des points sur une application associée à Alipay, qui permettent par la suite de financer la plantation et l’entretien d’un arbre (Ant Forest).

 

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